« Les jeunes talents de l'agriculture » Grégoire : « Faire comprendre nos pratiques fait partie de mon ADN »
Grégoire ne se doutait certainement pas, quand il a eu l'idée avec sa femme et leur professeur de SVT de première d'organiser des visites scientifiques de fermes pour les lycéens, qu'il accueillerait plus de 6 000 élèves par an ! Preuve du succès de l'association Ludibio, dont il est à l'origine et qui a pour objectif de « prouver scientifiquement les bonnes pratiques agricoles », comme il l'explique dans ce 16e témoignage de la série présentant, en quelques lignes, les spécificités des parcours et projets des jeunes agriculteurs qui ont inspiré le livre de Christophe Dequidt, consultant, et son épouse Sylvie : "Le tour de France des jeunes talents de l’agriculture".
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« Transmettre du savoir, défendre notre métier et faire comprendre nos pratiques font partie de mon ADN ». Ces gènes, Grégoire les a hérités de sa mère, maire de sa commune depuis bientôt 18 ans, et plus globalement de sa famille, où l'on a le sens du contact. Rien d'étonnant à ce qu'il soit à l'origine, avec sa femme et leur professeur de SVT de première, de l'association Ludibio qui propose aux lycéens un enseignement spécifique sur le thème "nourrir l'humanité" et des visites scientifiques d'exploitation avec des experts formés, au préalable, à la pédagogie.
« Nous souhaitons prouver, scientifiquement, nos bonnes pratiques agricoles à des adolescents qui seront les électeurs de demain. Ils pourront ainsi exercer leur libre arbitre en toute connaissance de cause », insiste le jeune agriculteur normand. La ferme de Grégoire sera logiquement l'une des exploitations tests. Les animateurs sont tous des ingénieurs capables de répondre aux questions des visiteurs, qui peuvent être très diverses et parfois pointues. « Nous sommes les seuls à avoir des encadrants professionnels, c'est notre marque de fabrique », souligne le producteur de grandes cultures et de taurillons. Un livret de présentation, spécifique à chaque ferme, est fourni aux élèves et sert de base aux cours des enseignants. « Il nous a fallu plus de 400 h pour rédiger le nôtre, se rappelle Grégoire. Maintenant, c'est notre bible ! »
Le succès de l'initiative est rapide. Pus de 6 000 scolaires par an y participent, venant d'établissements parisiens renommés comme Louis Legrand mais aussi de banlieues. « Je les bouscule et ils me bousculent. Leurs interrogations sont pertinentes. Il faut bosser la veille pour pouvoir répondre et avoir beaucoup d'énergie et de répartie. Si on n'est pas à l'aise, ils le sentent tout de suite. » Des échanges qui permettent à Grégoire de mieux comprendre les attentes des consommateurs, mais également de réfléchir à sa façon de travailler et de conduire sa ferme...
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